Ressources: la disette nous guette
Accéder à des ressources, allouer des ressources, avoir de la ressource, concentrer des ressources, déployer des ressources, être sans ressources, répartir des ressources…
Les ressources sont donc tout à la fois l’énergie, les matières, les substances, les compétences, les savoirs, les savoir-faire, les patrimoines, les outils, les infrastructures, les moyens – utiles et utilisables – pour mener à bien une action, conduire un projet, soutenir une activité…
Bref, les ressources dans leur diversité sont tout simplement indispensables pour créer, pour bâtir, pour envisager: pour vivre finalement.
La finitude des ressources, une prise de conscience récente
A la fin des années 1960 et pour la première fois (Cf ci-dessus), notre planète apparaît dans sa totalité et partant, dans sa finitude. La prise de conscience que nos modes de production doivent tenir compte de ces limites émergent avec force et l’on se rappellera les travaux du Club de Rome:
Des ressources indispensables mais épuisables
Différentes règlementations existent aujourd’hui pour limiter l’impact environnemental de nos activités: règlementation thermique des bâtiment; lois sur les déchets; lois sur l’eau; définition d’espaces naturels protégés, etc.
Mais une consommation accélérée de biens et de services, de plus en plus nombreux, engendre malgré tout un certain nombre d’interrogations et la disette nous guette:
On peut lire des articles sur le sujet qui posent ces limites avec force:
- « La fin du phosphore menace l’agriculture mondiale« ,
- « Raréfaction des métaux: demain, le « peak all »«
- « L’humanité épuise les ressources naturelles«
- « Mercredi 22 août, l’humanité a déjà épuisé son crédit annuel de ressources naturelles«
D’ailleurs, la prise de conscience de ces enjeux se répand. Comme le montre l’extrait suivant, tiré du « Rapport d’Information sur la sécurité des approvisionnements stratégiques de la France » du Sénat (2011), ces questions sont même d’ordre « stratégique »:
« L’actualité la plus récente démontre le caractère vital, pour les économies développées, de la pérennisation de leurs approvisionnements en ressources stratégiques. »
Et pour cause. A l’issu d’un rapport d’étude proposé en juin 2010, l’Union Européenne a notamment classé 14 matières premières comme « stratégiques » pour l’économie de la zone. Comprenez: nous avons absolument besoin de ces ressources, nous n’en disposons pas localement et devons les importer. Nous sommes donc contraints par leurs disponibilités et leurs coûts, nous sommes exposés à un risque de pénurie d’approvisionnement et comme le souligne ces travaux:
« Le manque de stabilité politique et économique des principaux pays fournisseurs, ainsi que les faibles taux de substituabilité et de recyclage de certaines matières premières constituent des facteurs aggravants. »
L’EIT, une réponse opérationnelle
Face à ces constats certains préfèreront peut-être, par confort ou inconscience, ne rien faire.
Pour les autres, l’écologie industrielle et territoriale est une réponse crédible à la question: comment faire évoluer nos modes de production et de consommation. Elle n’est bien sur pas la seule, mais elle est pertinente. Quelques stratégies d’actions possibles:
- LOCALISER: Rechercher, le plus systématiquement possible, les synergies possibles avec les activités environnantes. Ce que je trouve près de chez moi je n’ai donc plus besoin de le faire venir de plus loin et économise ainsi le coût du transport. Quand j’écris coût, je parle de coût économique bien sur, mais de cout sur le prélèvement des ressources
- MUTUALISER: Rechercher, le plus systématiquement possible, ce que je peux « faire avec d’autres ». Ai-je des besoins que je peux mutualiser avec d’autres? Y’a-t-il des services, compétences, fournitures, infrastructures que je peux mutualiser avec d’autres? Si nous sommes plusieurs à utiliser une plateforme de lavage de véhicules par exemple, voilà autant de ressources économisées (foncier, installations, réseau d’approvisionnement, etc.).
- SUBSTITUER: Rechercher, le plus systématiquement possible, à remplacer les matières premières et énergies utilisées par des matières premières ou énergies secondaires déjà disponibles, non polluantes et locales. Par exemple, plutôt que de chauffer des bâtiments à partir de rien et de consommer ainsi des ressources non renouvelables dans la plupart des cas, n’y-t-il pas de la chaleur disponible, issue d’autres activités, dont je pourrais me servir?
L’écologie industrielle et territoriale offre donc un panel d’actions, permettant de mettre en place des coopérations territoriales intelligentes et performantes au sens puriel du terme, parce que créatrices de liens et économes en ressources.
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