Initier des coopérations inter-organisationnelles dans les démarches d’écologie industrielle et territoriale
Résumé de la thèse soutenue en mars 2012
Les démarches d’écologie industrielle et territoriale (EIT) sont encore rares alors que d’une part, le développement durable dont elles se revendiquent est de plus en plus présent dans la vie des organisations et que d’autre part, elles relèvent de ce que certains appellent la « science de la durabilité ».On s’aperçoit par ailleurs que les travaux de recherche qui leur sont consacrés portent principalement sur la dimension physique des flux de matières et d’énergies échangés. Peu de choses sont dites sur les acteurs qui utilisent ces flux et sur les organisations qui les produisent ou les consomment.
Pourtant, dire avec l’EIT qu’il faut sortir d’un fonctionnement optimisé aux bornes de l’organisation pour s’inspirer du fonctionnement performant des écosystèmes naturels, c’est dire qu’il faut parvenir à construire des coopérations inter-organisationnelles.
La problématique des coopérations inter-organisationnelles n’est pas nouvelle pour les sciences de gestion. Les travaux disponibles traitent toutefois rarement de la phase amont d’initialisation des coopérations, en particulier lorsque l’intérêt de la coopération n’est pas évident a priori. L’objectif de cette thèse est alors de comprendre comment donner envie aux acteurs (organisation et individus) de coopérer quand, il n’y a ni contrainte règlementaire ni incitations économique évidente à le faire, comme c’est le cas pour l’instant dans les démarches d’EIT.
En s’appuyant d’une part sur les travaux de la sociologie de la traduction et de la théorie émergente des objets-frontières et d’autre part, sur l’analyse de quatre démarches françaises d’EIT, notre travail propose des éléments de réponse sur ce qui permet d’ « enrôler » les acteurs dans ces démarches et partant, sur la façon dont il est possible d’initier les coopérations inter-organisationnelles qu’elles requièrent.
Les résultats de ce travail suggèrent une grande souplesse dans la conduite de ces démarches : plutôt que d’essayer de convaincre d’un intérêt peu évident à formuler a priori, les promoteurs de projets peuvent avoir intérêt à laisser parler les besoins, envies et attentes des acteurs sollicités. A eux de mobiliser des objets-frontières qui puissent aider à construire un contexte partagé, et à identifier les intérêts de participer ensemble, à la dynamique d’une démarche d’EIT.
La thèse montre en définitive comment la traduction doit être envisagée dans le contexte spécifique de l’EIT. Elle a cependant des implications concrètes et théoriques pour tous ceux qui s’intéressent à la dynamique des coopérations inter-organisationnelles, à la sociologie de la traduction et à la théorie des objets-frontières.
Mots clés : Coopération inter-organisationnelle, Ecologie Industrielle et Territoriale, Sociologie de la Traduction, Théorie des Objets-Frontières
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