Les Rencontres 2015 de l’IET

Le 10 avril dernier, j’ai été invitée à participer à la Table Ronde d’ouverture de ces Rencontres sur le thème: « Economie circulaire, une réponse aux nouveaux défis du 21ème siècle? ». Voici les principaux éléments de mon intervention.

La réponse aux questions qui m’ont été posées

Qu’est-ce que l’économie circulaire selon vous? Quelle définition souhaitez-vous en donner?

Rencontres2015IETSelon moi, l’économie circulaire c’est principalement du bon sens, mis en mouvement à plusieurs. 

Du bon sens d’abord parce que si l’on pousse un peu le trait, on n’a rien inventé avec ce concept d’économie circulaire; si le mot est à la mode, l’idée et ses principes ne sont pas nouveaux.

Cela se faisait déjà dans d’autres temps, pensons par exemple:
  • aux « veilles recettes de grand-mère »: engrais à base de thé et d’eau salée ou de désherbant à base de purin d’ortie
  • au compostage dans l’agriculture
  • à l’utilisation de la chaleur animale pour chauffer les pièces uniques dans les campagnes aux siècles derniers
 Et puis cela se fait ailleurs:
  • en Afrique par exemple: pensons à l’utilisation de pneus usagés pour en faire des chaussures (les marques Reversible ou Freitag qui utilisent des bâches usagées pour en faire des sacs fonctionnent sur le même principe)
  • Dans les régions chaudes du globe, l’eau est stockée dans des bidons noirs sur les toits des habitations pour ne pas consommer de l’énergie dont les habitants ne disposent parfois pas
Et là ce ne sont que quelques exemples parmi de nombreux autres.
Ce qui est nouveau en revanche et qui constitue le véritable défi de l’EC d’après moi, c’est de chercher à systématiser ces bonnes pratiques.
C’est un peu l’idée que ce qui se faisait ou se fait par nécessité, doit être fait maintenant avec conscience puisqu’en effet, nos ressources sont limitées et que l’abondance infinie (sans parler des problèmes de pollutions que nos modes de production et consommation génèrent) est un leurre.
Il s’agit maintenant de développer ces réflexes d’optimisation en même temps que de sobriété, de valorisation et de prise en compte de l’ensemble de la chaine de valeur; de la conception d’un produit ou d’un service, en passant par sa consommation (qui peut s’incarner dans plusieurs vies/usages), à son élimination en toute dernière instance.
Et un bon sens mis en mouvement à plusieurs, parce que l’on comprend bien que pour être mis en oeuvre, ce concept doit mobiliser et articuler une diversité importante d’acteurs (élus, entreprises, associations, consommateurs, etc.).
C’est en effet du bon sens mais paradoxalement, il ne va pas de soi, il n’est pas si évident. Il doit être approprié, décidé, porté, par des acteurs volontaires et enclins à la coopération. L’EC nous propose tout un tas d’outils permettant d’opérationnaliser ce bon sens, de lui donner corps dans des actions et initiatives concrètes.

Est-ce qu’il faut y croire?

Il faut y croire parce que dans le fond nous n’avons pas le choix. Que l’on choisisse de parler de Développement Durable, d’Economie Circulaire, de croissance verte, de découplage peu importe. Un constat, indiscutable, dressé par Nicolas Hulot était que la rareté se pilote alors que la pénurie se subit. Pour l’instant on passe d’un monde d’abondance (illusoire de nouveau) à un monde de rareté, à nous de faire que l’on ne bascule pas – par effet de seuils irréversibles – dans un monde de pénurie.
Donc non seulement il faut y croire, mais en plus il faut agir.
Modestement peut-être, mais avec la conviction que c’est à la fois nécessaire et utile. La question que je me pose moi-même quand j’ai des choix de consommation à faire par exemple c’est quel ruisseau je peux, je veux alimenter; celui du « comme d’habitude » dont je sais qu’il est une impasse, ou celui du autrement. Alors c’est vrai que ce « autrement » est un peu impressionnant parce que je ne sais pas encore à quoi il peut ressembler mais je suis en revanche convaincue qu’il est le seule réaliste, viable et raisonnable. Alors que le premier ne pourra amener – on le sait aujourd’hui – qu’inéquités sociales, difficultés économiques et conflits stratégiques, il se pourrait bien que le second soit porteur de jolies surprises pour peu que l’on y croit et qu’on se relève un peu les manches!

Est-ce que l’on peut y croire?

Absolument.
Le risque lorsque l’on nous rabat les oreilles avec un mot à la mode c’est qu’il se vide, a priori, de sa substance et que l’on n’y prête plus guère attention. Sur le sujet qui nous concerne ce serait pourtant une erreur!
Il y a un nombre très important d’initiatives qui se développent sur les territoires et dans les entreprises, avec une prise de conscience croissante que l’EC n’est pas une expression militante mais une véritable opportunité de performance, aussi bien environnementale qu’économique et au service de l’ensemble des acteurs de la société!
Sans parler des nouveaux outils qui se développent en ligne notamment, des plateformes de partage et de l’économie collaborative qui sont le signe palpable d’une évolution, certes progressive mais notable, des modes de consommation, des modes d’avoir et avec des modes d’être, dans notre société. Des revues comme « We demain », « La revue durable », « Terraeco », « Socialter », pour ne mentionner qu’elles, fourmillent de ces démarches innovantes et prometteuses.
 Pour plus d’informations sur ces Rencontres, n’hésitez pas à consulter la page FB dédiée!

 

L’Institut des Technologies de l’Environnement, en deux mots

L’IET propose un parcours complet de Bac à Bac+5:

  • 1ère année = BTS: « Gestion et Protection de la Nature »
  • 2ème année = BTS: « Gestion et Protection de la Nature »
  • Bac+3 = Bachelor: « Chargé(e) d’affaires en environnement » ou « Chargé(e) de développement local et environnement »
  • Bac+4 = « Piloter la performance environnementale de l’entreprise »
  • Bac + 5 = « Management de la stratégie environnementale et sociale » ou « Management stratégique en économie circulaire et collaborative« 

Je vous présente ici cette dernière formation, la plus en lien avec notre sujet!

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Pour plus d’informations sur l’IET, c’est par ici!